Dépareillée

Tu seras nue sous ta jupe pour aller en ville. A chacune de tes grandes lèvres, tu porteras deux pinces à linge. Tu auras également mis en place tes boules de geisha et ton plug vibrant. Tu as le droit de porter un soutien-gorge si tu le souhaites, mais de toute façon, ce sont surtout tes pieds que les gens remarqueront : ils devront être chaussés de souliers dépareillés. Plus précisément, tu porteras une chaussure à talon plat, tandis que l’autre sera pourvue d’un talon d’au moins trois centimètres. La couleur importe peu.

Chaque fois que cette fantaisie provoquera le sourire ou la remarque d’un passant, tu compteras jusqu’à trois, puis quels que soient le lieu ou les circonstances, tu déplaceras deux des pinces à linge d’environ un centimètre le long de tes grandes lèvres – si tu te trouvais au milieu de la rue, tu serais bien sûr autorisée à attendre d’avoir atteint le trottoir. Lorsque tu auras dû déplacer tes pinces à linge à cinq reprises (arrange-toi pour ne pas déplacer toujours les mêmes), tu pourras commencer à te diriger vers une librairie. Continue néamoins à surveiller les passant et à manipuler tes pinces en fonction de leurs réactions.

Dès que tu seras entrée dans la boutique, tu chercheras quelqu’un à qui demander l’ouvrage intitulé Adrienne et ses orifices, de Gérald Parapine. Ils ne l’auront pas en magasin, sans doute, et s’ils te proposent de voir s’ils peuvent le commander, tu accepteras : tu ne risques pas grand-chose, puisqu’à ma connaissance, ni le titre, ni l’auteur n’existent. Quoi qu’il en soit, tu ne devras pas quitter la librairie avant d’avoir acheté un livre dont le titre comporte le mot “cul.” Si l’article s’avérait impossible – mais je veux dire tout à fait impossible – à dénicher, tu essaierais le mot “fessée.” En cas de nouvel échec, tu te rabattrais sur Le déclic, ou Le parfum de l’invisible, que tu porterais ensuite à la main, sans aucun sac ni emballage.

Une fois de retour dans la rue, tu attendras d’avoir à nouveau cinq fois déplacé tes pinces à linge pour te rendre dans un café et t’asseoir à une table. Lorsque ta commande t’auras été servie, tu ôteras les pinces, san bouger de place, puis faisant mine d’être absorbée dans ton livre, tu te caresseras jusqu’à l’orgasme. Tu resteras encore assise dix minutes avant de rentrer chez toi.

Dépareillée
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One thought on “Dépareillée

  1. Eh bah… il ya de l’imagination dans celui-là. Je suis déjà en train de me demander à qui je pourrais le faire faire…. Il faudrait la suivre d’assez près pour bien voir tout ce qui se passe, surtout la tête des passants. Très embarrassant du début à la fin, mais pas non plus trop extrême. C’est bien pensé ^^

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